Je sens l’ignorance couler dans mes veines, les questions si lourdes peser sur ma langue, mon désir de passer par-dessus cette frontière inconnue, invisible. Je regrette mon éducation qui ne m’a appris que plumes et réserves, mon ignorance d’une culture millénaire toujours aussi riche dont nous devrions pourtant tant apprendre. Je me sens démunie face à tout ce qu’il y a à connaître, mais dynamisée par ce que je découvre à chaque approche.
Sentir les bras grands ouverts et les sourires aussi brillants que les perles des artisans talentueux. Voir leurs yeux pétiller de fierté pour cette histoire, cette culture, cette appartenance à la terre, au territoire de Turtle Island, qu’on me raconte une légende à la fois. Je me sens aussi curieuse que perplexe, aussi charmée qu’ignare, aussi intriguée que motivée à découvrir la culture autochtone du Canada et, pourquoi pas, celle du monde entier quand les frontières rouvriront…
Voyage autochtone à Kelowna, Colombie-Britannique
Lors de ces jours à Kelowna en Colombie-Britannique, en territoire Syilx Okanagan, je me rends compte à quel point je suis inculte, non seulement au sujet de l’histoire générale autochtone, mais à propos de mes voisins, des gens qui parcouraient la terre sur laquelle repose ma maison, de ceux que je pourrais visiter plus souvent, de qui je pourrais tant apprendre.
Outre l’écoute, l’ouverture et le respect de leurs traditions entremêlés d’une certaine honte de notre passé (et parfois encore du présent, hélas…), j’ai l’impression d’avoir peu à leur offrir, et pourtant chaque fois que je rencontre un Innu, un Cri, un Danae, je suis reçue à bras ouverts, sans haine pour mes ancêtres, sans jugement pour mon ignorance, je suis invitée à comprendre, à écouter, à simplement partager.
Voilà ce qui m’a tant marquée de ce voyage en Colombie-Britannique à l’occasion de la International Indigenous Tourism Conference où on m’a invitée à donner une conférence sur les réseaux sociaux. Quelques jours avant, j’ai entrepris avec quelques journalistes, un voyage de presse autour de Kelowna, à la découverte des attraits touristiques conçus pour faciliter ces rencontres, ces échanges, ces discussions qui, je l’espère, contribuent à éviter les erreurs de demain…
J’ai appris la signification du pow-wow, les ingrédients de la bannik, les couleurs que la nature offre aux peintres autochtones. J’en ai appris un peu plus sur les douleurs des pensionnats autochtones dont je ne m’explique toujours pas l’existence. J’ai appris quelle baie sauvage se déguste en forêt ou de quoi se composent les herbes qu’on utilise pour le rituel de purification. J’ai écouté autour du feu les vibrations du tambour de celui qui m’a raconté les légendes de son peuple et la fierté de sa communauté, mais aussi ses souffrances et tiraillements.
J’ai vu le soleil se coucher sur des aigles en plein vol, des montagnes apparaître au détour d’un virage dont les sommets de blanc revêtus me rappellent l’hiver approchant. J’ai mangé la viande attrapée et préparée dans la tradition entremêlée de saveurs nouvelles inspirant les grands chefs cuisiniers autochtones. J’ai bu le thé à m’en brûler les lèvres comme j’ai bu goulûment les paroles des storytellers et des guides.
J’en suis revenue plus humble, plus curieuse, plus soucieuse de contribuer pour éviter les erreurs d’hier. Mais j’en suis surtout revenue fascinée par ces cultures autochtones doucement révélées rien qu’un brin… Mais pourquoi ne m’a-t-on jamais enseigné tout ça?
Je fais aujourd’hui la promesse que j’intègrerai dorénavant plus d’activités autochtones à mes voyages, mais de vraies occasions de dialogue, de découverte, d’ouverture. De «vraies» activités autochtones, pas de conneries touristiques, autant que possible. Je promets de m’informer, de toujours questionner, de toujours être curieuse, car c’est dans la connaissance que l’on tue l’ignorance, une question respectueuse à la fois, et ce, d’abord chez moi.
Je promets de visiter autant que possible ces voisins méconnus, de rencontrer ces peuples incroyables qui me toucheront profondément et me rappelleront qu’il ne faut rien tenir pour acquis, mais qu’avec le sourire et le cœur ouvert, tout est possible!
Est-ce que vous avez réalisé du tourisme autochtone au Québec et au Canada?
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