J’ai 5 ans et quart. La Péninsule Valdes. Là où les expressions « région sauvage» et « climat aride » prennent tout leur sens. À peine quelques arbres qui détonnent parmi les arbustes qui ne font pas plus d’un mètre de haut. Et une terre si sèche qu’elle n’en finit plus de s’envoler en nuage derrière la voiture. Et pourtant, tant de vie. Des moutons qui broutent le peu de végétation. Des renards gris et des maras (lièvres de Patagonie) qui traversent le chemin à toute vitesse.
Des guanacos qui s’arrêtent au bord de la route en attendant que nous soyons passés. Des chevaux au loin qui côtoient quelques vaches.
Puis, au bout de cette interminable route de pierres et de poussière, sur la plage, des énormes masses de chair flasque qui se prélassent au soleil. Empilés les uns sur les autres, des éléphants de mer et des otaries à crinière. Et le mâle, fier, qui veille sur son harem. Gare à celui qui osera s’approcher, un rugissement d’avertissement retentira. Et il y a ce pichi qui, tel un raton-laveur québécois, se nourrit à même les poubelles dès que l’homme a le dos tourné. Il y a aussi, paraît-il, des serpents. J’ai averti l’amoureux de ne pas me les pointer du doigt s’il en apercevait.
Au sud de cette péninsule, à Punta Tombo, le manchot de Magellan n’est peut-être pas un empereur, mais il règne bel et bien sur ce territoire. Quelqu’un peut-il me greffer des yeux tout le tour de la tête? Je n’en ai pas assez de deux pour tous les voir. Près d’un million par année vient ici. Des trous partout, ce sont des nids. Tantôt sous un arbuste, tantôt carrément au milieu du sol rocailleux. Puis cet incessant va-et-vient des pingouins entre le nid et la mer. Pour cela, il faut que l’homme s’arrête dans son sentier pour les laisser passer. Drôle de spectacle que ces bêtes se dandinant.
On dirait une parade de minis Charlie Chaplin. Ne manque que le chapeau melon et la canne. J’ai envie de m’asseoir par terre au milieu du sentier et de regarder passer la parade toute la journée. Ça déclasse n’importe quelle parade du Père Noël. J’ai vraiment 5 ans et quart.
Et il y a la ville de Trelew. Rien pour écrire à sa mère, comme on dit. Mais j’y suis tombée en amour. En amour avec cette maison, la casa de Paula, une oasis de beauté et de tranquillité au milieu de cette ville morne. Et en amour avec les dizaines d’œuvres de l’artiste-peintre Paula Müller qui occupent tous les espaces de la maison. Elle-même est d’une beauté à la fois sauvage et raffinée. J’en rapporte dans mes bagages un tout petit tableau. Je le vois déjà sur le mur du salon. Il sera en bonne compagnie avec les miniatures de mon amie la peintre Frances Foster.
Renseignements utiles
Péninsule Valdés. Pour bien apprécier, il faut avoir une voiture que vous pourrez louer sans problème à l’aéroport de Trelew ou de Puerto Madryn. Il y a aussi des bureaux de location en ville. Il faut compter une journée complète pour faire le tour de la péninsule et s’arrêter régulièrement pour apprécier toute cette faune et flore. D’autant plus que la route n’est pas pavée et que la vitesse y est restreinte. Assurez-vous d’aller voir les lions et éléphants de mer à marée haute, ils seront plus près des points d’observation. Aussi, selon la période de l’année certaines espèces ne seront pas au rendez-vous. L’entrée au parc en décembre 2012 coûtait 100$ARG.
Punta Tombo. Si vous avez déjà fait le tour de la Péninsule Valdés en voiture, vous pouvez vous rendre à Punta Tombo en car, vous ne manquerez rien à ne pas vous arrêter en chemin. Plusieurs agences proposent des tours à partir de Puerto Madryn ou de Trelew. À l’entrée du parc un mini-car vous conduira au point de départ des sentiers où un guide fera les premiers 100 mètres avec vous. Le débit des visiteurs est ainsi contrôlé et l’impact sur la colonie minimisé. L’entrée au parc en décembre 2012 coûtait 60 $ARG.
Ça vous donne envie de partir parmi les pingouins? Est-ce que l’Argentine fait partie des destinations sur votre palmarès?
Lorraine Messier
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