On me le dit souvent, j’ai une vie de rêve. Je suis chanceuse. Je fais l’envie de beaucoup. Et pourtant… Derrière la vie rêvée, il y a de ces moments qui, à notre insu, nous rattrapent, nous ramènent à la réalité, qu’on le veuille ou non. Des moments qui nous font jalouser les autres, comme eux, ils nous envient…
Derrière la vie rêvée de blogueuse voyage, pendant laquelle je partage des plages infinies, des paysages incroyables et des moments privilégiés autour du globe sur mes réseaux sociaux, il y a aussi les petits moments qui font que j’envie ceux dont le quotidien semble si facile…
J’envie ceux qui, quand rien ne va, ou qu’on a besoin d’eux, peuvent être là, sans avoir tous leurs week-ends prévus jusqu’à l’été.
J’éprouve parfois de la jalousie envers ceux qui peuvent spontanément appeler leur meilleure chum de fille pour l’inviter au ciné, ou encore emmener leur filleul dîner sans aviser trois semaines d’avance.
J’envie aussi ceux qui n’ont pas à se demander comment ils paieront le loyer le mois prochain s’ils perdent un client de longue durée.
Mais surtout, j’envie ceux qui n’ont pas à choisir entre leur anniversaire de couple et une destination de rêve pour un article donné, ou encore la fête d’une amie et le prochain voyage de presse.
Quand c’est un homme d’affaires qui part pour le travail, on ne l’envie pas, pourtant…
Je ne regrette absolument rien de ma décision de devenir travailleuse autonome, blogueuse et rédactrice, c’est d’ailleurs ce métier qui m’a permis de passer autant de temps que souhaité auprès de ma famille quand mon Pappy nous a quittés (Lisez Il m’avait demandé de ne pas partir), ou encore de prendre congé quand j’ai eu une pneumonie vorace l’an dernier. Cette flexibilité et la passion toujours aussi vive que je ressens chaque matin en me levant sont l’essence de ma vie.
Et pourtant…
Comme dans tout métier, comme pour tout choix de vie, il y a des hauts et des bas; des moments difficiles pendant lesquels je voudrais rester derrière et ne pas avoir à choisir entre ma vie professionnelle et personnelle.
Des instants au cours desquels ma distance décuple mes émotions, tiraille mes instincts, atténue quelque peu ma fougue. Des moments de vie que je ne voudrais pas manquer, et pourtant, me voilà à l’autre bout du monde, coupable, penaude, me sentant encore une fois comme celle qui n’est jamais là…
Règle générale, je peux me reprendre au retour, fêter en décalé l’anniversaire manqué ou partager quelques célébrations avec ma famille rassemblée en mon absence, mais je crains toujours le moment qui s’envolera, celui que je ne pourrai recréer, pour lequel il sera trop tard…
Ce moment à côté duquel je serai passée.
Cette personne que je n’aurai pas pu soutenir quand il le fallait.
Ce moment que mon métier m’aura forcé à rater.
Ce choix que j’aurai fait qui se sera avéré erroné.
Ce moment que je regretterai.
Ce texte n’est pas du tout pour me plaindre ou qu’on me plaigne, loin de là, mais quand j’entends les mots chance, de vie rêvée, tu voyages tout le temps…. Je ne peux m’empêcher de vouloir vous dire ces mots: sachez simplement que derrière la vie rêvée, il y a toujours de sombres côtés et des choix déchirants…
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4 commentaires
Moietmeszèles
8 mars 2018 à 12 h 01Très joli discours! Et toujours sincère et touchant! Je pense qu’en effet c’est un choix de vie et comme chaque décision prise cela implique autant d’aspects positifs que d’aspects moins agréables! En tout cas, j’admire cette manière de vivre en partageant ta passion!
En espérant te lire longtemps encore 😊
Emmanuelle CM
11 mars 2018 à 03 h 15Il est vrai que sur internet, on voit souvent uniquement le positif, ce qui fait rêver. Dans ces moments, en tant que lecteur, on pourrait oublier que la vie ne se résume pas seulement à ce que l’on voit en façade. Chaque choix de vie a du positif mais aussi malheureusement du négatif. Quoi qu’il en soit, je te souhaite une bonne continuation.
Jennifer Doré Dallas
12 mars 2018 à 11 h 47Merci Emmanuelle!
Stephanie
21 mars 2018 à 04 h 47Je tiens le même discours aux gens qui me disent que j’ai de la chance. Comme tous les modes de vie, il y a du bien et du plus dur. Je n’ai pas eu de la chance, j’ai choisi. Et finalement quand j’y pense, la seule chance que j’ai, c’est d’avoir un passeport qui me permette d’aller à peu près partout dans le monde. Ca c’est une vraie chance qui est tout de même due au hasard 🙂