Sur cette ancienne plantation de canne à sucre et d’oignons, le café n’est pas ancestral. Les arbres ont vingt-sept ans, pour être exact. Sur sept acres, 8000 arbres produisent six variétés de cerises de café. Un véritable travail de moine que de cueillir ces cerises; un travail qui dure quatre mois ici à la Finca Dos Jefes, à Boquete dans les montagnes du Panama.
Chaque arbre est dépouillé de ses fruits murs six fois par saison. Ensuite, il faut les sécher sur les grands étendoirs en bambou pendant environ 25 jours ensoleillés, sans oublier de les couvrir chaque nuit et lorsqu’il pleut. Tout ça pour quelques kilos de café à peine par arbre, en bonne saison. Pendant la visite décontractée qu’offre Rich, le propriétaire de l’endroit, j’en apprends plus sur l’histoire du café, sur la pauvreté qui règne parmi les producteurs, sur leur sort à la merci des grands cours mondiaux, toutefois bien loin de leur propre réalité, sans parler des géants comme Starbucks qui affectent tant les productions que la réputation des grains…
Quand on prend le temps de découvrir tout l’effort que coûte la tasse de café matinale qu’on tient pour acquise, on ne peut s’empêcher de réfléchir à ce qu’on pourrait faire autrement pour aider ces petits producteurs. Ici, Rich et sa femme ont le luxe de ne pas dépendre de la production pour vivre, car il s’agit d’un projet de retraite pour eux; mais qu’adviendra-t-il de leur rentabilité l’an prochain lorsqu’ils seront obligés d’utiliser des pesticides pour enrayer la petite bibitte qui s’installe dans les arbres à café du coin et leur fera perdre leur statut biologique pendant un an ou deux?
Certes, le commerce du café comporte son lot de malheurs, mais il offre aussi beaucoup de bonheur que je peux facilement m’imaginer après cette visite! Rich nous explique de façon interactive l’histoire du café, les distinctions entre les différents types de cerises et les processus de l’arbre à la tasse, etc.
Ma connaissance du café se limitait à être amatrice, tout au plus, et j’en apprends beaucoup tout en me baladant sous le soleil chaud du Panama. On goûte aux cerises fraîchement cueillies sur l’arbre (oui, oui, on dit bien cerises!), on ressasse les centaines de petites billes séchées sur les étendoirs entre ses doigts en se demandant comment ça se transforme en café, on hume les différents grains une fois séchés et dénudés de leur coquille qui nous rappellent les bons matins de fins de semaine et on torréfie même son propre lot après une séance de dégustation et de devinettes où on tente de distinguer les différents niveaux de torréfaction. J’ai même appris que moka et java ne sont pas des mots inventés pour décrire le café, mais bien des ports d’Indonésie d’où partaient les bateaux chargés de café…
Le café, c’est plus qu’une boisson, c’est un fruit passionnant! Ses couleurs incroyables reluisent au soleil, variant de vert à jaunâtre à rouge, donnant envie de les croquer directement après la cueillette. J’ai adoré ma visite avec Rich, car non seulement j’ai appris comment on produit le café, mais ça m’a permis de réaliser l’importance de l’achat de café équitable, chez nous où on est si loin des cerises. J’espère que vous apprécierez votre visite autant que moi!
Avant de vous reconduire à votre hôtel, Rich vous remettra un sac d’un demi-kilo de café de la Luna, de la torréfaction de votre choix, que vous pourrez déguster à la maison. En plus, une portion de votre contribution pour la visite servira à nourrir des enfants du coin pendant leurs études.
Informations pratiques
Site Web : http://www.boquetecoffeetour.com/
Coût : 30 $ par personne, gratuit pour les enfants de moins de 15 ans
Durée : environ 3 heures
Transport inclus
Pour organiser votre visite, contactez Rich Lipner au 6677-7748 ou au [email protected].
Avez-vous envie d’une bonne tasse de café après ça?
Bonne visite et bon café!
Jennifer
Bien qu’ayant été invitée par Rich à découvrir son établissement, les opinions exprimées ci-dessus sont les miennes et n’ont pas été influencées d’une quelconque façon.
1 commentaire
Quelques-unes de mes photos favorites de tour du monde
11 février 2016 à 02 h 23[…] Finca Dos Jefes : une petite histoire de café à Boquete […]