La fumée m’emplit les poumons, l’odeur de viande grillée flotte dans l’air entre les effluves d’oranges et d’encens. Les cris des singes s’entremêlent aux chants des dompteurs de serpents et des voitures en périphérie. La place Jemaa el-Fna se réveille doucement alors que la lumière du jour se tamise sur Marrakech. Nous avons rendez-vous à 18 heures avec notre guide Soufian de Marrakech Food Tours pour une visite guidée gastronomique dans la médina grouillante de la ville ocre.
C’est un départ pour le food tour au Maroc!
Notre tour culinaire pour découvrir les spécialités du Maroc commence dans l’allée aux méchouis dans une petite échoppe. Ici, les carcasses d’agneau de plus d’un an sont placées sur les braises au fond d’un four souterrain en argile que l’on ne devinerait pas au sol des gargotes qui font office de restaurant. Comme ça prend plus de 5 h pour préparer les braises, la cuisson quotidienne s’avère unique et fort convoitée!
Aux mêmes adresses, on propose aussi le plat par excellence des bachelors (en raison de sa simplicité de préparation), la tanjia à base d’agneau avec safran, beurre saumuré, huile d’olive, ail, cumin et citron confit. Un délice très tendre que l’on sert en vidant la vasque bien chaude dans laquelle le plat marocain a été préparé. Savez-vous comment cela a été cuit? J’ai appris plus tard pendant la visite guidée gourmande de Marrakech que les tanjia marocaines sont cuites dans les braises du four qui sert à réchauffer le hammam local; une méthode de réutilisation d’énergie intéressante (et un peu curieuse)!
Au passage vers notre prochain arrêt, nous grignotons quelques olives sans saboter l’immense pyramide confectionnée avec soin par le marchand qui nous accueille, ou « jeu de Jenga » comme l’appelait notre guide de Marrakech Food Tours.
Des classiques à manger à Marrakech et au Maroc
Impossible de réaliser un voyage au Maroc sans manger au moins une fois de la soupe harira, la bolée traditionnelle qui coupe le jeun les soirs de Ramadan. Elle est accompagnée de sucreries comme le chebakia, un mélange surprenant pour mes papilles habituées à segmenter le sucré et le salé.
Réhydratés, nous arrivons à un kiosque au cœur de la médina que nos narines distinguent bien avant nos yeux. Une dense odeur de friture flotte dans l’air, mais son côté sucré active mes papilles. Le marchand roule machinalement la pâte sous nos yeux, créant des beignes un à un qu’il dépose sur le rebord de sa grande friteuse. Doucement, les sfenj (beignes marocains) prennent forme et se colorent d’un doré appétissant dont les habitants raffolent au petit-déjeuner ou en collation. Avec un peu de miel, le tour est joué!
Je vous réserve quelques surprises en ne vous dévoilant pas tous les arrêts, mais mon coup de cœur de la soirée me permet du même coup d’apprendre pourquoi la plupart des restaurants du Maroc servent le couscous que le vendredi! En fait, le four à pain local étant généralement fermé le vendredi, on devait trouver une alternative sans pain, alors on a développé l’habitude de préparer le couscous le vendredi, coutume qui se perpétue encore aujourd’hui.
Vous aurez donc compris que le couscous que nous avons dégusté autour d’une petite table de plastique en plein marché aux puces tenu par des femmes m’a simplement ravie. Chez « la mère du souk », la semoule est aérée et légère, les légumes cuits à point et la sauce bien assaisonnée, composant le meilleur couscous que j’ai mangé au Maroc, sans exagération.
Nous terminons notre exploration des ruelles de la médina de Marrakech au stand Yacoute, un petit kiosque de jus et de pâtisseries disposant de seulement quelques places assises. Ça faisait quelques fois que je voyais des jus d’avocat au menu et que je me questionnais sur leur texture alors je me suis empressée de commander un smoothie à l’avocat, aux amandes et au lait pour accompagner les biscuits typiques du Maroc : cornes de gazelles, briouates et j’en passe! Disons que si vous n’avez pas la dent sucrée, vous passez à côté de quelque chose au Maroc, car beaucoup des plats typiques que l’on sert ont une touche doucereuse, même les tajines et les couscous, relevés avec des raisins, des pruneaux, des abricots, par exemple.
Avant de quitter Soufian, j’en ai profité pour lui demander conseil pour quelques bonnes adresses où boire un café, où manger au cœur de la place Jemaa el-Fna et combien payer pour des babouches. Nous avons mis en pratique ses conseils dès le lendemain et nous n’avons pas été déçus de ses recommandations. Avoir accès à une ressource locale de ce type vaut de l’or.
Mon verdict : tour culinaire à Marrakech
Prendre part à une visite guidée ou à un tour culinaire en voyage à Marrakech est une excellente idée, car beaucoup des lieux où mangent les locaux demeurent difficiles à trouver ou à apprivoiser quand on ne sait pas ce que l’on cherche. Non seulement vous en apprendrez davantage au sujet de la gastronomie du Maroc avec Marrakech Food Tours, mais vous explorerez les artères de la médina à la nuit tombée, un parfait moment pour l’apprivoiser en bonne compagnie!
Bonne visite culinaire!
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J’ai été invitée par mon amie blogueuse Amanda, propriétaire de l’entreprise Marrakech Food Tours, mais les opinions demeurent les miennes et n’ont pas été influencées de quelque manière que ce soit. Apprenez-en davantage à ce sujet en lisant ma politique éditoriale et mentions légales.
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