Venise, ville d’eau, la charmante, la détestée, l’adorée, l’odorante, l’adulée, l’arrogante. Venise, berceau de toutes les contradictions. De chaque côté de la voie ferrée, l’eau. À la sortie de la gare, l’eau. À la croisée de tous les chemins, l’eau.
Transportée dans un autre monde, quelle ne fut pas ma surprise, quoi que prévisible, de constater que dès l’arrivée en ville, nous sommes confrontés à un mode de vie différent de tout ce que nous aurions pu imaginer. Là, tout simplement, on fait la queue pour attraper le vaporetto, ce bateau-bus vénitien, comme la foule à la sortie de la station Berri-UQAM, on attrape un taxi-bateau comme le ferait un New-Yorkais sur Wall Street, on arpente les ruelles tortueuses avec une aisance déconcertante. À Venise, les cinq sens du visiteur sont mis en alerte.
L’ouïe
Nous entendons les vagues clapoter le long des ruelles, se casser sur les portiques des maisons ancestrales habituées à ce battement constant. Les oiseaux s’égosillent sur les quais du marché aux poissons, attendent patiemment leur pitance. Vingt millions de touristes visitent Venise chaque année, complices d’une cacophonie organisée. Ils s’extasient devant le Ponte di Rialto ou la Piazza S. Marco, crient aux enfants de rester près, inondent les oreilles des restaurateurs de plusieurs langues incomprises. Le soir venu, la ville se vide, les ruelles s’éclaircissent et, tout à coup, Venise respire. D’un grand souffle frais, elle susurre ses charmes à nos oreilles, nous attire dans ses filets et sans le savoir, voilà, nous succombons à son charme.
Le goût
La gastronomie vénitienne n’échappe pas à la source qui inonde ses canaux. Traditions de pêcheurs se confrontent et s’amalgament aux influences orientales qui ont donné naissance à la cité. Les fagioli (haricots) semblent poindre dans toutes les variétés de plats et le fritto misto (friture mixte) nous ravit l’estomac. Alors que le soleil se couche et que les gondoliers se retirent, quoi de mieux que de se laisser titiller le palais par les bulles d’un succulent Prosecco ou par le nectar sucré d’un Bellini (Prosecco et jus de pêche blanche)?
Le toucher
Aucun sens n’est laissé de côté dans la Sérénissime. Passez entre vos doigts les milliers de plumes multicolores que vous présentent les marchands dans tous les coins et recoins. Glissez les perles de Murano sur votre paume et sentez-en la fraîcheur tout en vous imaginant le feu qui a servi à les mouler avec tant de soin. Asseyez-vous sur le parvis d’une église et passez votre main sur le marbre défraîchi. Osez vous asseoir au bord de l’eau et trempez vos pieds dans la lagune, le cœur et l’âme de la ville.
L’odorat
C’est dans cette catégorie que convergent les reproches envers la Venise de notre imaginaire, mais bien vite vous réaliserez que la cité des Doges ne mérite pas le qualificatif de « malodorante ». Sortez de votre gîte et laissez-vous emporter par les odeurs. Lancez-vous dans le bal des narines : réveillez-vous en humant le vrai café italien et, dès l’aube, rendez-vous au marché aux poissons. Un peu plus loin, l’arôme d’un croissant tout chaud ou d’un délicieux plat de pâtes vous fera chavirer bien avant que vous ne l’ayez aperçu. Partez à la conquête du monde olfactif et amusez-vous!
La vue
Sortez des sentiers battus, laissez votre carte dans votre sac et explorez les lieux! À chaque seconde, vos yeux s’émerveilleront d’une statue, d’une gargouille, d’un immeuble coloré, d’une fine dentelle architecturale, de sculptures et de mille et un artéfacts. Retenez votre souffle quand, au détour d’une allée, vous arriverez face à face avec l’Ospedale Civile ou le Palazzo Ducale, ou que sous un pont vous découvrirez un jardin encore plus charmant que le dernier et moins que le suivant.
Abandonnez-vous à la cité des amoureux et elle vous le rendra!
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4 commentaires
Céline
1 octobre 2012 à 10 h 27Bonjour,
Un article que j’ai trouvé très intéressant, qui m’a rappellé d’excellents souvenirs.
Comme vous écrivez, une ville parfois détestée, une ville dispendieuse. Mais il y a tant à voir et à découvrir.
Prendre le temps de regarder et le plaisir de se perdre !
Merci,
Céline
Jennifer
1 octobre 2012 à 10 h 40Merci Céline!
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