Vous avez décidé de partir en voyage pour une durée déterminée ou indéterminée, mais n’étant plus étudiant habitant chez maman et papa, vous ne savez quoi faire de votre logement? Deux options s’offrent à vous : tout quitter ou sous-louer. Quelle situation vous convient le mieux? J’ai testé les deux options à deux moments de ma vie et voici quelques conseils qui vous permettront de faire un choix éclairé.
Option A : tout quitter
En 2008, j’ai eu la chance d’aller travailler en Chine pendant six mois. À l’époque, j’habitais en colocation avec une amie. Si ma première option était de sous-louer ma chambre, ma coloc n’était pas vraiment du même avis. Elle avait vécu une expérience de colocation assez désagréable l’année d’avant avec une coloc qu’elle ne connaissait pas beaucoup. Elle était donc très réticente à vivre avec une inconnue pendant mon séjour à l’étranger. Après discussion, nous avons décidé de briser notre bail et de quitter l’appartement.
Si on a l’impression de partir l’esprit tranquille en quittant tout, cela demande quand même beaucoup d’organisation avant de partir. Lorsqu’on habite en colocation, l’avantage c’est qu’on ne possède pas autant de biens que lorsqu’on habite seul. Il faut quand même faire un grand ménage des choses que l’on garde et des choses dont on se départit. Dans mon cas, j’ai décidé de vendre mes quatre électroménagers, question de faire un peu d’argent pour le voyage. Le reste de mes meubles a pu trouver refuge dans le garage chez mes parents qui était presque vide à l’époque. Tous n’ont pas cette chance, plusieurs personnes devront vendre beaucoup plus que des électroménagers et devront sûrement trouver ou louer un endroit pour entreposer leurs possessions. Vous risquez de faire un peu d’argent avec la vente de vos biens, mais si vous devez les entreposer, votre gain se transformera peut-être en perte. Dans les autres tâches à accomplir avant de quitter, il faut aussi résilier son abonnement internet/câble/téléphone, régler la dernière facture de chauffage et d’électricité, s’entendre avec le propriétaire pour quitter le logement dans les règles de l’art, faire les changements d’adresse, par exemple.
Donc à un certain point, on réduit de beaucoup les responsabilités à gérer de l’étranger. Une facture d’entreposage (ou même pas) contre le loyer, les factures de services publics, les locataires, les bris, et j’en passe. L’inconvénient, c’est qu’au retour, vous repartez à zéro, c’est à nouveau la course à l’appartement, aux meubles, aux électroménagers, au coloc, les frais d’installation de ci et de ça. En attendant de retrouver tout ce qu’il nous faut pour s’établir à nouveau, il faut donc faire du camping chez la famille et les amis. Dans la jeune vingtaine, ça va, plus on vieillit, plus notre confort et notre intimité nous tiennent à cœur. Il ne faut pas juste regarder les avantages du départ, mais aussi les inconvénients du retour.
Option B : la sous-location
En 2010, j’ai obtenu un visa pour un programme de vacances-travail (PVT) d’une durée de deux ans en Grande-Bretagne. Mon appartement de deux chambres que j’avais complètement meublé il y a un peu plus d’un an me plaisait énormément, le loyer était ridicule et l’emplacement idéal. Je me voyais mal le laisser aller comme ça, parce que je voulais aller vivre à l’étranger pendant une période maximale de deux ans. De plus, comme je déménageais à Londres, où le coût de la vie est l’un des plus élevés au monde, je n’avais pas vraiment envie de mettre toutes mes affaires en entrepôt et devoir payer un autre « loyer » au Canada. Je voulais aussi avoir la possibilité de rentrer au bercail sans trop de souci. Qui sait, peut-être que je n’aurais pas aimé mon expérience en Grande-Bretagne et aurait voulu revenir avant l’expiration de mon visa? J’ai bien apprécié au retour de pouvoir rentrer chez moi, après 2 ans de colocation, revenir seule dans mon appart m’a fait le plus grand bien. Pour toutes ces raisons, la sous-location me semblait le choix évident pour moi cette fois-ci.
Si cette option semble être simple à première vue, elle comporte son lot de responsabilités légales que vous devrez peut-être assumer de l’étranger, comme se fut le cas pour moi. À noter que ce ne sont pas tous les pays ou provinces qui vous autorisent à sous-louer votre logement. Au Québec, vous devez d’abord vous assurer d’obtenir l’accord de votre propriétaire avant de sous-louer votre logement. La Régie du logement offre une fiche-conseil sur le sujet où vous trouverez tous les formulaires pour effectuer une demande auprès de votre propriétaire.
Une fois que vous avez l’accord de votre propriétaire, c’est à vous de faire les démarches pour trouver un sous-locataire. Pour ma part, j’ai été très chanceuse, car la première personne qui a occupé mon appartement était une amie d’une collègue. J’ai donc réussi à sous-louer par bouche à oreille. J’ai aussi pu habiter avec elle pendant un mois avant de partir, car j’avais une chambre de libre, ce qui m’a permis d’apprendre à la connaître et de lui expliquer comment tous les appareils fonctionnaient et comment prendre soin de l’appartement en général. Ça, j’avoue que c’est la situation idéale et elle n’arrive pas souvent, je ne veux pas que vous vous fassiez d’illusions! Cette première sous-locataire est restée près d’un an dans mon logement, mais par la suite, cela a été une série de courtes sous-locations et, au cours des deux années où j’ai habité en Angleterre, pas moins de neuf personnes au total ont séjourné dans mon logement, mais il n’est resté vide que cinq jours en tout et partout.
Gérer neuf sous-locataires, ce n’est pas de tout repos. Il faut être très organisé, avoir de bons contacts qui sont encore sur place dans votre ville d’origine et avoir de bonnes relations avec ses voisins. Je dis ça, car cela semble facile de mettre une annonce sur Internet et de tout gérer par courriel ou Skype, mais il y a certains obstacles. Le site de petites annonces Kijiji, par exemple, n’accepte pas que vous placiez une annonce de l’extérieur. Donc si vous voulez placer une annonce pour un appartement à sous-louer à Montréal, mais que vous vous trouvez à Paris, le site annulera votre annonce automatiquement. On m’a expliqué chez Kijiji que c’était pour prévenir les fraudes et autres arnaques sur le web. Bon d’accord, c’est une bonne idée, mais ça n’aide pas les gens honnêtes qui habitent à l’étranger. Il a donc fallu qu’une amie à Montréal publie l’annonce en ligne pour moi.
Aussi, que faire quand un locataire part avant que l’autre arrive, qui s’occupe de l’échange de clés, c’est là que votre voisin peut s’avérer fort pratique, sinon il faut qu’une personne de confiance se déplace une première fois pour récupérer les clés et une seconde fois pour donner les clés au nouvel arrivant. C’est beaucoup de gestion croyez-moi! Vos voisins, ce sont aussi vos yeux et vos oreilles pendant que vous êtes à l’autre bout du monde. N’oubliez pas que même si vous sous-louez, vous êtes légalement responsable de votre appartement. Si les locataires sont bruyants, ce sont vos voisins qui pourront vous le dire.
À ce sujet, il est important d’établir une liste de règlements très clairs dès la signature du bail. Votre appartement est-il non-fumeur? Est-ce que les animaux sont permis? Combien de personnes maximum peuvent se partager le logement? Personne n’a la même définition de « propreté », peut-être serait-il plus simple d’établir une liste de tâches ménagères? Ce qui semble évident pour vous ne l’est pas pour tout le monde, alors mieux vaut mettre plus de précisions que pas assez.
La sous-location, c’est aussi faire confiance (aveuglément parfois, je l’avoue!). Cette relation de confiance permet d’entretenir une bonne relation avec les sous-locataires. On espère toujours que le paiement du loyer se fera à temps. Dans mon cas, mis à part des chèques qui ont rebondi, mais où la personne m’avait avertie, je n’ai pas eu de problème d’argent. Une fois à l’étranger, le paiement du loyer n’est pas toujours évident. Si on procède par chèque, il faut que ces derniers soient envoyés par la poste à une personne de confiance qui ira par la suite les déposer à la banque dans votre compte. Mon père a été d’une bonne aide dans ce cas. Ensuite, certains locataires ont préféré payer par virement bancaire que ce soit parce que nous étions à la même banque ou par le service de virement Interac. Le seul désavantage avec ces services est que plusieurs versements étaient nécessaires pour payer le loyer, car on peut seulement envoyer 500 $ ou 1000 $ à la fois selon le service choisi.
En général, j’ai aimé l’option de la sous-location et je répéterais l’expérience si c’était à refaire. Certes, il y a eu quelques inconvénients comme un fer à repasser brisé et un ajustement de frais d’électricité assez salé, mais c’est la vie. J’ai pu passer deux années à Londres et revenir m’installer chez moi sans trop de souci et ça me convient comme ça.
J’ai mis ce que je crois essentiel dans cet article, mais il aurait pu être deux fois plus long, alors si vous avez des questions, n’hésitez pas à laisser un commentaire!
Que feriez-vous si vous partiez à l’étranger?
Vanessa
4 commentaires
Thibaut ProfiterduMonde
31 juillet 2013 à 10 h 27Choix pas évident ! ça dépend vraiment du contexte, de ce qu’on détient ou non etc.
une vraie prise de tête dans certains cas. la sous-location est vraiment bien, mais il vaut mieux être sûr de son coup avec une personne que l’on connaît de préférence…
Jennifer
2 août 2013 à 03 h 19C’est vrai que c’est préférable, mais pas toujours possible. L’as-tu déjà fait?
Thibaut ProfiterduMonde
2 août 2013 à 10 h 45Je ne l’ai pas encore fait, mais je vais sous-louer une maison à une amie à Lisbonne, là où je vis actuellement. Je vais partir quelques mois en Asie et après je compte revenir à Lisbonne, magnifique ville 🙂
Jennifer
3 août 2013 à 04 h 23Pas encore eu la chance de la visiter, mais j’y compte bien! Tu me donneras tes conseils!