Une semaine en voyage solidaire à Madagascar – Repousser mes limites, me tester, mieux me connaître, faire des choses que je n’aurais jamais faites chez moi, me mettre dans des situations porteuses de réflexion. Voilà pourquoi je voyage. Voilà pourquoi chaque destination m’habite un peu, car c’est le lieu de mon premier « ceci » ou de mon premier « cela ». Chaque pays a laissé quelque chose en moi, que j’essaie de partager avec vous tant bien que mal. Pour le comprendre réellement, il faut le vivre, et le vivre c’est partir par soi-même. Un sentiment inégalé!
Selon Solidaire-Info, « le tourisme solidaire regroupe les formes de tourisme « alternatif » qui mettent au centre du voyage l’homme et la rencontre.»
Et si je vous dis Madagascar, vous répondez quoi? Je suis revenue depuis bientôt deux semaines et je n’arrive pas à vous partager ce que je ressens, j’ai vécu des moments tout aussi intenses que rapides, profonds, superficiels, inoubliables. Un amalgame de sensations, de lieux, de rencontres, de chocs. Faute de pouvoir mettre en mots tout cela pour le moment, je vous livre mes photos préférées de ce voyage solidaire à Madagascar, quatrième plus grande île du monde, avec quelques bribes de l’itinéraire, pour vous donner un avant-goût de ce qui reste à voir et, qui sait, l’envie de voyager dans l’île rouge par vous-même!
Notre itinéraire d’une semaine en voyage solidaire à Madagascar
Après avoir quitté la capitale d’Antananarive, Tana pour les intimes, je somnole doucement dans le 4×4, avec confiance totale en notre chauffeur, Damianth. Tout à coup, j’entends Aurélie (Curieuse voyageuse, qui m’accompagne dans cette aventure à Madagascar) s’extasier devant le paysage. J’ouvre brusquement les yeux pour apercevoir des rizières à perte de vue, des terrasses brunes, vertes et jaunes qui détonnent avec les villages voisins. Un magnifique spectacle qui me souhaite la bienvenue!
Pour notre deuxième nuitée, nous débouchons sur le Saha Forest Camp après de longues heures de route et un trajet final des plus cahoteux. Nous ne savons pas à quoi nous attendre (les bonheurs d’un voyage mystère), alors nous entamons la marche vers l’hébergement solidaire qui nous accueille à travers les champs de riz. Je vous le présenterai plus longuement, mais ça reste mon hébergement préféré en bungalow! Tous nos hébergements de la semaine font partie du réseau Village Monde et peuvent être réservés sur leur plateforme.
En soirée, des guides nous rejoignent pour notre première randonnée nocturne. J’avoue que ça me fait un peu peur, car la nuit est plus que noire à Madagascar… mais nos hôtes savent ce qu’ils font et je me détends vite. La rencontre avec les premiers lémuriens nocturnes se fait à peine quelques instants plus tard. Les photos sont impossibles ou presque la nuit, mais je n’oublierai jamais leurs yeux brillants nous regarder du haut de leurs perchoirs. MAGIQUE!
Nous avons aussi la chance de voir des tonnes de caméléons et une petite grenouille toute mini!
Le lendemain, nous découvrons les environs sous le soleil de plomb du pays. À quelques centaines de mètre du lodge vivent plusieurs familles qui y travaillent d’ailleurs!
De retour dans le 4×4, nous rebroussons chemin vers le village d’Anjozorobe pour rencontrer des jolies petites frimousses de tous âges à l’école locale. N’ayant rien préparé pour cette visite impromptue, Aurélie et moi sommes intimidées et mal à l’aise, mais lorsqu’elle présente des photos de Paris et de sa famille aux enfants, les yeux brillants, curieux et rieurs me font craquer. Heureusement qu’elle avait ça dans son sac, à noter pour mon prochain périple!
Après notre tournée des classes (je vous en reparlerai sans doute également… une expérience un peu particulière qu’il vaut mieux préparer!), les enfants se rassemblent dans la cour et entament l’hymne national malgache à l’unisson, tout sourires.
Pour le lunch, nous avons rendez-vous au village où nous mangeons chez l’habitant un délicieux bouilli de viande et du riz (il y en a à tous les repas à Madagascar) tous ensemble dans la pièce principale de la demeure. Pour digérer, nous marchons dans le village bien entretenu dont les maisons parfois très anciennes (60-70 ans) tiennent solidement malgré une construction en boue! De quoi rendre jaloux les architectes chez nous…
Partout, des toiles sont tendues pour accueillir le riz fraîchement récolté qui doit être mis à sécher.
Au bout du village d’Anjozorobe, je suis comme une enfant dans un magasin de bonbons à la vue de la vallée remplie de rizières en contrebas. Bien que j’aie déjà vu ce type de semis en Asie du Sud-Est, je n’ai jamais eu la chance d’en voir autant d’un coup et ça me fascine! La prochaine fois, j’y mettrai les pieds pour travailler et mieux comprendre le processus dont nous n’apprendrons que quelques bribes au retour au Forest Camp, alors que des villageois s’affairent à battre le riz pour en extraire les grains. On nous dit que les jeunes sont payés 4000 AR (1,33 euros) par la vieille dame propriétaire de la parcelle – il faut savoir que le salaire moyen est de 50 euros environ par année!
Tout juste avant de regagner la chambre, nous tombons sur un plant que je ne connais pas et je demande tout bonnement de quoi il s’agit. DES PINOTTES! Oui, oui, des arachides. Ça pousse dans le sol! Ignare de moi qui croyais que ça poussait dans les arbres…
Le lendemain, au moment de notre départ, le soleil me gâte comme jamais. Il aura beau me brûler sauvagement quelques jours plus tard, cette photo m’aide à le pardonner! 🙂
Pour la prochaine nuitée, nous prenons la direction d’Andasibe. Une fois sur place, c’est Monique et Joseph qui nous ouvrent leurs portes par l’entremise de l’Association MATOR. Les villageois de cette organisation reçoivent des visiteurs qui souhaitent vivre une incursion chez l’habitant partout au pays. Nous avons gagné le jackpot avec Monique et ses copines. Elles nous prennent tout de suite sous leur aile, nous offrent le thé, préparent le repas en rigolant. On sent que le tout est fait de bon coeur, par plaisir d’échanger, pas seulement pour faire des sous avec les touristes. Joseph, son mari, nous questionne sur la France et le Canada pendant le souper, pays qu’il a « visités dans les livres ». L’échange est sincère, un préambule des plus favorables à la petite fête qui suit.
Les enfants se joignent à nous et deux musiciennes du village arrivent pour animer le salon de la maison. Aurélie, qui adore danser, s’enflamme dès que la musique commence et je me joins un peu plus timidement au groupe de femmes d’Andasibe quelques instants plus tard. Je craque quand une mignonne petite fille me prend par la main pour me montrer les pas et qu’une autre fait des compétitions de mouvements rapides avec Aurélie. C’est trop chou et c’est exactement ce genre de contact, de soirée, qui correspond à ce qu’un voyage solidaire à Madagascar doit contenir, à mon avis. Pas de danses programmées pour les touristes, une véritable fête où les voyageuses ne sont qu’accessoires et un bon prétexte pour se faire plaisir entre amies, visite ou pas!
Un petit aperçu de ce que le parc national d’Andasibe-Mantadia (Réserve spéciale d’Analamazoatra) et l’association Mitsinjo nous permettront de découvrir en forêt. Le lendemain de la balade nocturne, je suis hélas! malade et je dois profiter plus longuement de l’hospitalité de Monique. Pendant ce temps, Aurélie fait la découverte de lémuriens qui chantent à quelques mètres seulement d’elle. JALOUSIE!
Prochaine étape, le canal des Pangalanes en rejoignant Manabato en voiture. Un trajet qui dure toute la journée en 4×4, mais qui est récompensé par une navigation en bateau sur cette étendue spectaculaire.
Hélas, le lendemain, nous découvrirons aussi les réalités de Madagascar, notamment les forêts rasées pour la vente de bois ou la production de charbon, mais aussi les parcelles carbonisées par les feux de forêts causés par les charbonniers qui ne surveillent pas leurs brasiers la nuit. Une constatation des plus tristes, mais une preuve qu’il faut aussi comprendre les rouages d’un pays pour bien en saisir toutes les subtilités, le négatif comme le positif…
Dans la région de Vohibola, les villageois se prêtent fièrement à la photo. Comme ces enfants qui s’approchaient derrière nous pendant que nous marchions et qui s’esclaffaient en courant dès que nous nous retournions. Ils ont tellement ri lorsque nous leur avons montré la photo du groupe, bras croisés, posant fièrement.
Déjà, la semaine s’achève (c’est tellement trop court!) et nous devons repartir à 5 h 30 du matin sur le canal des Pangalanes afin de retrouver notre chauffeur Damianth (à recommander!) pour le retour dans la capitale de Tana. Au petit matin, le panorama est sans pareil; on dirait que la surface de l’eau s’est transformée en miroir!
Bien sûr, obsédée par les ananas que j’ai enfin vus pousser, je ne rate pas l’occasion de les photographier sur la route du retour, avant le vol qui me ramènera à Paris pour la suite de mes péripéties parisiennes.
Madagascar m’a profondément marquée. Malgré le temps court pour découvrir ce pays, notre incursion fut complète dans le centre-est du pays. En plus des attraits touristiques photogéniques et des sourires faciles des Malgaches, nous avons pu considérer les bons comme les mauvais côtés du tourisme, de la mondialisation, des ONG, etc. Je pense qu’Aurélie et moi sommes toutes deux reparties la tête pleine de souvenirs de notre voyage solidaire à Madagascar, avec l’envie de revenir et nos sentiments bien gravés dans nos esprits.
J’espère donc que vous avez apprécié ce voyage solidaire à Madagascar en photos, le temps que je puisse faire le point avec mes émotions, vous raconter un peu plus de mon expérience dans les hébergements villageois et durables, mes moments chez l’habitant, mais aussi les aspects moins joyeux qu’il faut connaître pour comprendre ce qui se passe là-bas.
Faut-il visiter Madagascar? ABSOLUMENT et j’y retournerai!
Partir en voyage solidaire avec Village Monde
Si vous voulez vous aussi dénicher des initiatives villageoises de tourisme solidaire grâce à une bourse d’Exploration en terres solidaires dans le cadre de l’Année internationale du tourisme durable pour le développement, soumettez votre candidature d’ici le 23 avril 2017 sur le site Exploration Solidaire (tout âge – Québec et France). Les lauréats partiront de 3 à 6 semaines entre le 30 mai et le 31 octobre 2017 pour accomplir leur mission d’exploration dans l’un des pays suivants : Équateur, Guatemala, Haïti, Inde, Laos, Maroc, Mexique, Népal, Nicaragua, Panama, Sénégal, Thaïlande.
Bon voyage à Madagascar!
Merci à Village Monde pour l’invitation à participer à ce défi blogueurs en voyage solidaire à Madagascar, ainsi qu’à la Fondation Air Canada et à LOJIQ qui m’ont également permis de réaliser ce périple malgache dont je me souviendrai bien longtemps! Merci aussi à MahayExpédition qui a organisé le tout sur place. Même si j’ai été invitée, les opinions demeurent les miennes et n’ont pas été influencées de quelque manière que ce soit. Apprenez-en plus à ce sujet en lisant ma politique éditoriale et les mentions légales.
Vous êtes sur Pinterest?
5 commentaires
En Mode Bonheur
18 avril 2017 à 10 h 39Belles photos, récit touchant et magnifique aventure ! C’était une très belle façon de visiter le pays je pense 🙂
xx
Julie
Jennifer Doré Dallas
6 mai 2017 à 03 h 19Merci Julie!
Voyage à Madagascar : rencontres villageoises et premiers lémuriens... - Curieuse Voyageuse, blog de voyages
4 mai 2017 à 02 h 26[…] (c) Jennifer […]
Premières fois à Madagascar en voyage - Moi, mes souliers
10 mai 2017 à 12 h 54[…] Mon exploration solidaire à Madagascar en images […]
Philomene Martinelli
10 septembre 2018 à 04 h 42Trop beau !!!!!!!